Regarder l’échec pour ce qu’il est : un passage obligé

Si au premier abord on s’en passerait bien, la psychologie humaine et à la trajectoire de grandes réussites nous apprend que l’échec 1/ fait partie du quotidien de tout être humain et 2/ est le prix de l’apprentissage. Ni une honte à fuir ni une gloire à rechercher : c’est un passage obligé.

Le regard que nous posons sur l’échec évolue considérablement depuis quelque temps. Tabou il y a encore quelques années, de nombreuses publications en parlent : des articles de presse aux vidéos en passant par des événements qui lui sont dédiés.

L’évolution des mentalités est une bonne chose. Pourtant, il y a une mouvance face à l’échec qui me met mal à l’aise.

Lorsqu’on cherche à le faire passer pour ce qu’il n’est pas, en diminuant l’impact qu’il peut avoir sur celui ou celle qu’il frappe, ou au contraire, lorsqu’on le glorifie comme quelque chose de « cool » ou qui s’approche presque de l’orgueil, j’ai la conviction qu’on se trompe.

Ceux qui glorifient l’échec ou lui donnent des faux noms en appellent généralement à la mentalité nord-américaine… je constate pour y aller régulièrement depuis quelque temps que les peurs, la honte et la vulnérabilité face aux revers est la même partout.

Le rebond est facilité et mieux admis outre-Atlantique, c’est vrai, mais les sentiments vécus lorsqu’un échec survient sont bien là. Après tout, que nous soyons Américains, Européens, Africains (continent que je découvre depuis quelques mois) ou Asiatiques (je n’y suis encore jamais allé), nous restons avant tout humains.

Ceci me pousse à croire que ceux qui parlent de l’échec bien vécu en Amérique du Nord n’y sont pas allés ou alors très peu (je considère bien entendu que je suis encore moi même au tout début de mes découvertes de cette culture).

L’échec est bien plus une cicatrice qu’un diplôme ou une gloire. Cicatrice qu’on peut cacher ou transformer en blessure de guerre qu’on pourra montrer.

L’échec laisse des traces (il produit un impact), il nous transforme (il y a un avant et un après) et, clairement, il nous emmerde (on s’en passerait bien). Sauf que si nous le retirons de l’équation, nous enlevons toute possibilité d’apprentissage, de progression et de maîtrise.

« Démarrer en mode sans échec » ne vaut que pour les ordinateurs. Pour nous, êtres humains imparfaits, nous devons apprendre à faire avec pour en tirer le meilleur possible et « transformer nos revers en coups gagnants » (formule que j’utilise dans mon nouveau livre sur le sujet).

Nous ne sommes pas finis parce que nous sommes salis. L’échec est quelque chose qui nous arrive, pas qui nous définit.

L’échec est un passage obligé sur le chemin de notre développement. A ce titre, il fait partie de nos ressources et il nous appartient de le regarder comme tel. C’est plus simple dès le moment où nous comprenons que :

Ce n’est pas parce que nous avons raté que nous sommes des ratés.

Pour y parvenir, nous devons identifier ce qui constitue la spirale négative de la perception de l’échec : celle qui nous tire vers le bas et nous empêche de nous relever. C’est à ce prix que nous pouvons la transformer en attitude constructive et faire de nos déconvenues des leviers de rebond.

La bonne nouvelle, c’est que cette démarche s’apprend et qu’elle vaut tant dans nos trajectoires professionnelles que dans nos vies personnelles.

Alors oui, changeons notre regard sur l’échec, mais sans pour autant le glorifier, en faire un diplôme ou je ne sais quoi d’autre qu’il n’est pas. Voyons-le plutôt comme un défi à relever, un passage à traverser, une étape dans notre progression. C’est en ce sens que j’affirme que :

L’échec est une réussite qui se déguise.

C’est seulement si nous acceptons d’aller au-delà d’un premier revers apparent que nous pouvons construire le levier qui nous permettra de rebondir plus haut… et réussir.

C’est pour contribuer à l’évolution des perceptions que mon nouveau livre s’intitule « Rebondir sur l’échec pour mieux réussir. » Les 10 personnalités qui témoignent dans le livre, 3 entrepreneurs, 3 chercheurs, 3 sportifs et un musicien professionnel, issus de Belgique, France, Suisse, Québec et Royaume-Uni le confirment : les échecs dont on parle sont ceux dont on se relève (qui sont cicatrisés donc), pas ceux qui sont encore à vif (qui doivent d’abord être encaissés avant d’être partagés).

Je vous souhaite donc d’accepter d’échouer pour mieux réussir et d’adopter cette phrase que je me répète depuis plusieurs années :

Puisqu’on récolte ce qu’on sème,
plantons-nous.

Je contribue au sujet depuis 2012, indirectement, avec les premières conférences de L’attitude des Héros qui démontrent que la réussite est accessible à tous. De manière plus significative, en 2014, j’ai donné une conférence TEDx sur l’impact de la perception de l’échec dans notre trajectoire de réussite.